Présentation
En 1874, dans la rue du Maréchal Joffre, un professeur de la Faculté de Droit, Monsieur Bry, ouvre avec l’aide d’un prêtre de la paroisse Saint Jean de Malte, un centre pour les jeunes défavorisés de la ville. Monseigneur Forcade, l’archevêque d’Aix de l’époque lui donne son nom de « Saint Joseph ». Quelques temps après, le nombre des inscrits augmentant, il faut songer à s’établir ailleurs et on s’implante place Miollis. (restaurant et école Sainte Jeanne d’Arc aujourd’hui)
Jouer et prier sont les deux raisons d’être de cette « œuvre de jeunesse » comme on disait alors. Le fondateur va d’ailleurs confier aux jeunes des responsabilités après un temps de formation et un engagement. Un grand nombre d’associations constitue l’ossature spirituelle de la maison. Il y en a pour tous les âges. Une fois par an, on confie à ces jeunes des charges qui sont des responsabilités dans la maison…il y a ceux qui serviront la messe, ceux qui chanteront et qui seront vite aidés par un remarquable musicien, Monsieur Drujon, ceux qui s’occuperont de la sacristie et ceux qui auront à assumer les plus hautes responsabilités dans l’animation générale.
Sur la cour, pour les jeux, on a aussi institué des équipes qu’on appelle des compagnies avec un capitaine et des lieutenants qui vont se charger de tout : on dénombre les Zouaves, les Chevaliers, les Marins et même le Génie spécialisé dans l’organisation matérielle des fêtes.
Chaque compagnie prépare sa fête et tâche de rivaliser avec les autres!
Les fêtes, en effet, sont nombreuses: elles débutent tôt par des salves de boites…ancêtres de nos pétards, se poursuivent par une grand-messe chantée, on passe alors sur la cour pour un grand jeu. Toutes sortes d’activités animent l’après-midi qui est couronné par le chant des vêpres ou des complies, prières du soir, et se terminent par des pièces de théâtre, ou par des concerts. Les jeunes sont les maîtres d’ouvrage!
En 1878, Monsieur Bry demande que son œuvre soit reconnue par le Père Timon-David, c’est de ce moment que date le rattachement à la fondation marseillaise de ce prêtre.
En 1882, un prêtre de la Communauté fondée à Marseille par le Père Timon-David, le Père Cayol prend la direction d’un orphelinat situé 16 cours Saint Louis et qui avait été fondé par un autre prêtre, l’abbé Peilin. Paul Cézanne fut d’ailleurs élève de cet orphelinat. A cette époque on trouvait de la vigne sous le bâtiment du collège actuel et des légumes là où les élèves jouent dorénavant au football !
Le Père Cayol cumule la direction de l’oeuvre et de l’orphelinat et finira par tout rassembler au 16 cours Saint Louis en 1886. Ca y est la fusion est réalisée ! De deux maisons, on n’en fait plus qu’une! Les jeunes de l’orphelinat vont donc partager le dimanche leurs locaux avec ceux de l’oeuvre. On sait d’après les archives que la cohabitation fut sans problème car elle avait été précédée d’une période de transition.
Au bout de quelques années l’orphelinat disparaîtra au profit d’un établissement scolaire, mais il y aura toujours des jeunes qui viendront à l’oeuvre provenant des écoles des frères, ou des écoles publiques…
Le père Cayol mourra bouleversé par la consfiscation des biens de l’église à la suite de la loi de 1905…La maison sera vendue aux enchères et rachetée par des anciens qui la rendront aux pères. Au Père Cayol vont succéder à la tête de l’institution, 11 prêtres qui en seront l’un après l’autre responsables la marquant de leur personnalité: Les Pères Viguier, Imbert, Boisset, Gouiran, Léon Drujon, Pellegrin, Scotto, Michel, Louis Crestin, Savay, Bernard Tiran. Petite fierté…quatre sont d’anciens élèves.
Pour ne pas se laisser concurrencer par l’attrait des cabanons et autres bastidons, à la fin du siècle dernier, les pères s’adaptèrent à la situation et louèrent d’abord puis achetèrent une petite maison sur le Montaiguet. On s’y retrouvait pour le mercredi des cendres afin d’y manger l’aïoli. Elle fut vendue ensuite et au moment de la dernière guerre fut remplacée par ce qui est devenu la campagne Saint Joseph à Beauregard.
Les congés payés amenèrent les pères à organiser des colonies de vacances. Un ancien relais de diligences situé à Monestier du Percy en Isère fut acheté, grâce à la générosité des familles. Deux séjours s’y déroulaient, l’été en Juillet et Août pour une formation chrétienne et des jeux…A Pâques une aide était apportée aux paroisses pour l’animation des semaines saintes. A partir de 1966 on organisait, en outre, un camp de neige pour les vacances de Noël et en février.
Tous les élèves de l’école étaient présents même le dimanche…et la structure mise en place par le fondateur s’est conservée jusqu’en 1966 quand l’école a été privée de son lycée, donc de ses grands! L’école proprement dite a connu une lente ascension puisque de 35 élèves au départ elle a atteint 420 élèves en 1997. Les supérieurs généraux de Timon-David, en charge de la tutelle, ont tous souhaité voir privilégier le côté familial de l’institution. La croissance correspond aux lendemains de la seconde guerre ce qui entraîna la construction du bâtiment du Collège qui a été inauguré en 1954, époque où les élèves étaient accueillis jusqu’au bac! On n’y trouvait que des garçons selon les principes d’éducation en vigueur partout autrefois…les filles y furent accueillies en Primaire à la fin des années soixante dix et en secondaire en 1986!
Les dernières années ont amené une série de travaux pour adapter les lieux aux exigences de l’enseignement d’où la création d’un laboratoire, d’un gymnase, d’un vestiaire, de deux salles informatiques, d’une maternelle, d’un C.D.I, d’un préau de 280 m²…et d’une cuisine pour entretenir le moral des troupes, d’un self depuis peu. Ces transformations n’ont pas fait pas perdre de vue l’objectif. Fidèles aux fondateurs, les responsables veillent à ce que Saint Joseph demeure un lieu d’éducation chrétienne, c’est sa seule raison d’être.